Plus de 2000 Arméniens de Syrie ont trouvé refuge en Arménie depuis le mois de mai, a annoncé hier la ministre de la Diaspora, Hranush Hakobian.
Leur arrivée élève à environ 16 000 le nombre total officiel d’Arméniens venus de Syrie vivant actuellement dans leur patrie ancestrale.
La Syrie a été le foyer de jusqu’à 80 000 Arméniens, la plupart étant des descendants de survivants du génocide de 1915, avant que ne se déclenche la sanglante guerre civile il y a quatre ans. La plupart d’entre eux ont fui le pays depuis.
Hakobian estime que seulement environ 15 000 Arméniens sont toujours en Syrie aujourd’hui. Elle a commenté leur sort lors de la session de questions-réponses du gouvernement arménien au Parlement. “Malheureusement, la situation en Syrie se dégrade de jour en jour“, s’est-elle désolé. “Un total de 2 500 Arméniens de Syrie sont venus en Arménie depuis les événements de mai“, a t-elle ajouté.
Nazaret Aroyan, qui possèdait plusieurs magasins de tapis à Alep, est l’un de ces réfugiés. Il est arrivé à Erevan avec sa famille il y a un mois. Il se dit préoccupé par la sécurité de sa soeur et de son mari, emprisonnés dans une ville meurtrie de Syrie. Il a expliqué qu’elle travaille dans un hôpital public local et a donc besoin de la permission du gouvernement pour quitter le pays.
“Elle a demandé la permission. Il y a quatre mois, ils ont envoyé ses papiers à Damas“, a confié Aroyan, ajoutant qu’elle est toujours en attente d’une réponse.
“La situation là-bas est vraiment mauvaise“, a résumé Nazaret Kuyumjian, un jeune réfugié. “Hier, ils ont bombardé une école et il y avait des enfants là-bas.“
Mikael Garabed, un autre ancien résident d’Alep, a dit qu’il n’a toujours pas réussi à convaincre ses deux frères de déménager en Arménie. “Il n’y a pas d’électricité et d’eau courante là-bas“, explique-t-il. “Les conditions de vie ne cessent de se détériorer.“
Selon les Arméniens de Syrie vivant désormais à Erevan, beaucoup de leurs proches voudraient fuir Alep pour se réfugier en Arménie, mais ils ne peuvent pas se permettre le coûteux voyages. Certains sont probablement aussi conscient du manque d’opportunités économiques en Arménie. De nombreux réfugiés ont du mal à joindre les deux bouts dans le pays dévasté par le chômage.
“Les réfugiés commencent à réaliser qu’il n’y a pas de retour possible et s’intégrent rapidement dans la vie socio-économique de l’Arménie“, s’est félicité Hakobian devant l’Assemblée nationale hier. “Chacun de nous devons les aider à trouver un emploi et un hébergement.“
Firdus Zakarian, à la tête d’un groupe de travail qui vise à s’occuper des Arméniens syriens, a mis en garde à cet égard le gouvernement, qui serait à court d’argent pour fournir une aide matérielle importante aux réfugiés. Il espère obtenir un financement des Etats étrangers et des organisations internationales.