Le président de l’Artsakh, Arayik Haroutiounian, qui a présenté sa démission, a lancé un appel à ses compatriotes,
« Vous savez qu’à compter du 1er septembre, j’ai démissionné des pouvoirs de Président de la République d’Artsakh sur la base de ma lettre de démission à l’Assemblée nationale. Je voudrais néanmoins aborder quelques questions fondamentales concernant ces développements.
« Pourquoi n’ai-je pas démissionné plus tôt ? Parce que les dispositions constitutionnelles actuelles prévoyaient qu’en cas de démission, des élections présidentielles et législatives anticipées seraient organisées simultanément, et la possibilité de leur réalisation était très vague, surtout dans les conditions du blocus. C’est pourquoi j’ai initié, et l’Assemblée nationale a adopté, un amendement à la Constitution afin qu’il soit possible d’élire un Président de transition par le Parlement durant la loi martiale jusqu’à la fin du mandat de l’actuel Président de la République. L’article 168.1 de la Constitution est entré en vigueur en juillet, après quoi j’ai réfléchi à plusieurs reprises au bon moment. Mais afin de ne pas affecter négativement d’importants développements politiques étrangers, j’ai attendu un certain temps et j’ai pris ma décision fin août.
« Que se passera-t-il avant l’élection du nouveau président de la République ? Comme le prévoit la Constitution, le Président de l’Assemblée nationale exerce temporairement les pouvoirs du Président de la République, ce qui ne dure que quelques jours. En outre, comme je l’ai dit, avant ma démission, j’ai nommé un nouveau ministre d’État doté de larges pouvoirs, afin qu’il soit également possible de maintenir ainsi la stabilité du système étatique.
« Qui sera le prochain Président de la République ? La réponse à cette question est réservée par la Constitution uniquement à l’Assemblée nationale, sur la base des recommandations des factions. C’est pourquoi j’appelle les députés à se laisser guider par leur conscience en matière d’élection du Président de la République et à ne pas succomber aux diverses influences de petits groupes.
« Permettez-moi de vous rappeler qu’immédiatement après la guerre de 44 jours [en 2020], j’ai arrêté mes activités de parti et je n’ai plus rien à voir avec le parti Patrie libre. Par conséquent, je ne peux et ne veux pas m’impliquer dans la formation de la position de la faction Patrie Libre-UCA de l’Assemblée nationale, et ils décideront de leur approche en toute indépendance.
« Ni moi ni aucun autre tiers n’avons le droit d’interférer avec ce processus. J’exhorte toutes les personnalités politiques et publiques à faire preuve de retenue et à se laisser guider par la législation et la haute culture politique démocratique de la République d’Artsakh.
« Il s’agit de l’examen le plus important de notre système étatique et politique, que nous devons réussir avec honneur et sans bouleversement. Si une personne ou un groupe tente de provoquer des bouleversements, cela portera un coup très grave à l’ordre constitutionnel et à l’avenir de la République d’Artsakh. Quant aux diverses déclarations venant de la République d’Arménie ces derniers jours, qui sont faites en faveur ou contre tel ou tel candidat possible [à la présidence de l’Artsakh], je demande simplement à ces personnes de ne pas interférer et de ne pas perturber la fragile stabilité de la politique intérieure de l’Artsakh. La vie est, en cette période, si difficile.
« Que vais-je faire à partir de maintenant ? Tout d’abord, je me tiendrai aux côtés du Président de la République nouvellement élu, quel qu’il soit, et je l’aiderai de toutes mes capacités à surmonter les défis internes et externes existants de manière digne et efficace. En dehors de cela, comme je l’ai annoncé, je dirigerai mes principaux efforts pour contribuer au travail visant à assurer la sécurité de l’Artsakh. Mais je ne m’engagerai pas du tout dans des activités politiques intérieures.
« En tout cas, je n’entrerai pas dans la clandestinité et je prononcerai régulièrement des discours publics sur des questions importantes pour l’Artsakh ».