La police turque a bloqué les manifestants qui tentaient de tenir à Istanbul une commémoration du génocide arménien de 1915 et de l’expulsion forcée d’Arméniens.
Les Arméniens du monde entier commémorent les massacres du 24 avril 1915, lorsque des milliers d’intellectuels arméniens ont été arrêtés et exécutés par la suite.
Une centaine de manifestants, dont des législateurs français et européens, ont tenté d’organiser une cérémonie à Istanbul pour marquer les massacres, mais ont été empêchés par la police, a déclaré un journaliste de l’AFP.
« Cela fait maintenant neuf ans que ces commémorations du génocide arménien ont lieu ici, et c’est la première fois que l’État nous en empêche », a déclaré Benjamin Abtan, l’un des militants du rassemblement d’Istanbul.
Eren Keskin, coprésident de la section de l’Association des droits de la personne d’Istanbul, qui a coorganisé la cérémonie, a condamné les actions des autorités qui ont été empêchées de tenir cet événement dans le district de Sultanahmet, a précisé le Morning Star.
Le député arménien d’Istanbul, Garo Paylan, représentant le Parti démocratique populaire pro-kurde (HDP), a accusé l’État turc de nier le génocide tout en « provoquant d’autres génocides aujourd’hui » et s’est engagé à ne jamais abandonner la lutte pour la justice malgré l’interdiction.
Paylan, qui a été expulsé du Parlement turc en 2017 après avoir utilisé le terme génocide dans un débat, a déclaré que l’interdiction était « le résultat du climat ténébreux en Turquie ».
Il a ajouté : « Tous les crimes qui ne sont pas confrontés se répètent et, malheureusement, ce crime se répète également aujourd’hui. »